Les vaccins, bien qu’ils aient perdu en popularité ces derniers temps, sont indispensables pour le bien-être de vos amis les bêtes. En effet, les vaccins agissent comme des gilets de sauvetage contre les épidémies, et sans eux, le risque de recrudescence de certaines maladies jusqu’alors éradiquées devient préoccupant. Pourtant, on oublie souvent de nous expliquer quels vaccins faire, quand les faire, et surtout pourquoi.

Chez les chiens
Pour commencer, les chats et les chiens n’ont pas les mêmes maladies, un peu comme nous et les cochons n’avons pas les mêmes. Ici, on va se concentrer sur les vaccins en France (la plupart des pays européens ont les mêmes, mais pas tous, car certaines maladies sont éradiquées dans certains pays et encore présentes dans d’autres).
Le vaccin “couteau suisse” : CHPPiL ou DHPPi+L
C’est celui qu’on voit souvent quand on ouvre par hasard le carnet de santé de notre chien, mais à quoi il correspond ? En fait chaque lettre désigne une maladie :
C : pour la maladie de Carré, une pathologie virale et très contagieuse qui se rapproche de la rougeole chez nous. C’est une maladie qui atteint la peau, le système respiratoire,
neurologique et digestif. Les chiens non-vaccinés meurent en général de cette maladie car il n’existe pas de traitement.
H : pour l’hépatite de Rubarth, encore une fois, et comme pour la plupart des maladies dont on va parler, c’est une pathologie virale aiguë qui comme son nom l’indique a pour cible principale le foie. Si, pour les chiens très chanceux, elle n’est pas fatale, elle endommage néanmoins le foie de façon irréversible.
P : pour la parvovirose, c’est la même rengaine, un virus très contagieux qui n’a pas de
traitement. Celui-ci donne une gastro-entérite hémorragique aiguë qui est spécialement
mortelle chez les jeunes chiots non vaccinés. Le vaccin est ici important car un animal porteur (même sans symptômes) peut excréter le virus et celui-ci peut rester plusieurs mois dans la nature et alors infecter un autre chien.
Pi : pour la Parainfluenza canine ou toux du chenil pour les connaisseurs et le seul vaccin qui peut être présent ou non dans le CHPPiL (on parlera alors de CHPL). C’est une virose (maladie virale), qui se transmet de façon remarquablement bien entre chiens mais qui n’est pas mortelle. Elle se complique en revanche souvent avec d’autres maladies bactériennes par exemple et c’est là que c’est moins marrant. Ce vaccin est obligatoire quand on laisse son chien dans un…, roulement de tambour, chenil !
L = pour la Leptospirose, qui est notre petite exception car c’est une maladie bactérienne ! Celle ci, en plus d’attaquer les reins, le foie et les poumons de nos compagnons, s’en prend aussi à nous. Votre chien, pas vacciné bien-sûr, peut vous transmettre la bactérie et bonne chance à vous car vous avez le choix entre une insuffisance rénale aiguë, des hémorragies un peu partout ou alors une super méningite purulente ! En général c’est celle ci qui convainc le plus.
Pour ce qui est de quand le faire voici un schéma :

Chien voyageur (la chance) :
Vaccin contre la leishmaniose, si vous allez dans le sud ou autour de la Méditerranée.
Elle se transmet par les piqûres de moustiques et provoque une maladie chronique
qui a souvent besoin d’un suivi à vie. Le vaccin est rudement recommandé même en
France où de plus en plus de cas sont recensés . L’âge minimal du chiot est de 6 mois
et il faut faire un rappel tous les ans pour assurer la protection.
Vaccin contre la rage, celui-ci est connu, merci Pasteur, mais il n’est obligatoire que
pour certains pays qui n’ont pas encore éradiqué la maladie. La vaccination se fait à
partir de 12 mois + un rappel après 1 an. Pour assurer la vaccination on fait des rappels
tous les 3 a
Chien chasseur ou explorateur de forêt :
Vaccin contre la Piroplasmose, c’est une maladie gentiment donnée par les tiques et
qui provoque la destruction des globules rouges. Le parasite colonise les cellules
sanguines et les détruit tout simplement. La première injection se fait vers 5-6mois
puis une deuxième 1 mois après. Un rappel tous les ans est nécessaire (encore mieux,
juste avant la saison des tiques
Chez les chats
Encore une fois, les vaccins dont on va parler ci-dessous sont obligatoires en France
spécialement. On pourrait se dire que le besoin de vacciner nos chats est moindre comparé aux chiens car ils sont plus “sauvages” ou plus “résistants”. À tort je vous dirai ! Les chats sont souvent en liberté dans la nature, on les surveille moins et cela implique donc plus de contactavec d’autres chats, ce qui augmente encore plus la possibilité de transmission de maladie entre eux.
Un autre couteau ! Le TCL (parfois TCLR)
T : pour Typhus félin, maladie virale qui elle ne va pas détruire les globules rouges, comme la piroplasmose, mais les globules blancs. On pourrait dire que c’est la parvovirose du Chat (due au type de virus dont je vous épargne le nom). En général lors d’une atteinte chez le chat par cette pathologie on observe une mort en 24 à 48 heures et il n’existe pas de traitement.
C : pour le Coryza, qui est une jolie mixture entre virus et jolies bactéries . C’est une maladie respiratoire majoritairement mais qui peut atteindre d’autres parties de l’organisme comme les yeux ou la bouche. Il n’est pas rare que le chat atteint reste porteur à vie et présente des symptômes, plus ou moins graves selon les périodes, jusqu’à sa mort.
L : pour la leucose féline, un peu le sida des chats. Le virus provoquant cette maladie vient de la même famille de psychopathes que notre virus du sida. Il provoque des anémies, une baisse radicale de l’immunité des chats atteint, donc un risque accru de développer des maladies secondaires, et parfois même des tumeurs.
R : pour la rage.
Pour ce qui est du calendrier de vaccination voici un petit résumé, ne me remerciez pas :

CONCLUSION
La plupart des maladies qu’on a évoquées ne possèdent aucun traitement, et c’est
pourquoi la vaccination contre ces maladies est d’autant plus importante. En effet, sans
traitement disponible les vétérinaires sont incapables d’intervenir et de soigner l’animal
atteint. La prévention est donc impérative non seulement pour la survie de votre animal de compagnie mais aussi pour éviter la transmission à d’autres animaux et ainsi éradiquer ces maladies. Le but de la vaccination est d’arriver, dans un futur plus ou moins proche, à une immunité collective qui correspond à l’arrêt de la circulation des virus dans la nature et donc, au fur et à mesure, ne plus avoir à recourir à la vaccination contre ces maladies, comme c’est le cas en France pour la rage.